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23 février 2012

BOULE DE SUIF

 

 

 

BOULE DE SUIF -  Guy de MAUPASSANT

 

 

 

Je suis en ce moment en pleine lecture d'une bibliographie de Maupassant, écrite par Henri Troyat, dont je vous ferais un billet plus tard, si je finis un jour ma lecture... ! Non pas que ce soit mauvais, au contraire : Troyat est si bon qu'il me donne envie de lire au fur et à mesure toutes les œuvres dont il parle. Le premier vrai écrit de Maupassant est Boule de Suif, et sa description était tellement alléchante que ma foi, n'écoutant que ma gourmandise, j'ai aussi sec lâché la bio pour choper mon ordi, et me trouver Boule de Suif sur kindle.

 

La technologie moderne est formidable, en deux ou trois clics et moins d'une minute, j'avais ma gourmandise sous les yeux. Evidemment, je n'ai pas résisté : j'ai lu aussi sec !

 

Qui dit kindle dit pas de quatrième de couverture. Donc, au boulot Caro !

 

Dans la France de 1870, les Prussiens sont maîtres en notre pays, la France est occupée. Certains s'en accommodent, d'autres se révoltent, et d'autres encore se contentent ma foi de se déplacer vers d'autres endroits que ceux où ils vivent. Des coins avec moins de Prussiens. Maupassant nous raconte là le voyage en diligence (cariole, carrosse, en tout cas une voiture tirée par des chevaux) de dix personnes : des nobles, des bourgeois, des nonnes, des commerçants et une prostituée. La prostituée est une dame rondelette, à l'air avenant, en pleine santé, dont les rondeurs ont inspiré le surnom de « Boule de Suif ». Le voyage est long et fastidieux (car en plein hiver, il fait froid, il y a de la neige, et les chevaux ont du mal à avancer), les voyageurs n'ont pas prévu de repas, sauf Boule de Suif qui a pensé à se prendre un énorme panier de victuailles.

 

A l'heure du repas, généreuse, elle propose à ses compagnons de route de partager ses provisions. Tous acceptent, plus ou moins vite car accepter de la nourriture de la part d'une prostituée, mon Dieu, quelle horreur, quelle honte, mais, ils acceptent. Le panier est entièrement dévoré.

 

Le soir venu, la diligence fait halte dans une auberge, où résident des Prussiens. Les dix n'en sont pas ravis, surtout Boule de Suif à qui le haut gradé Prussien a demandé quelque chose, qu'elle a refusé, totalement outrée. Le lendemain, à l'heure du départ, rien, pas de diligence. Qu'est-ce à dire ?? On se renseigne, on finit par apprendre que c'est le haut gradé qui refuse leur départ tant que Boule de Suif n'aura pas dit oui à sa requête. Mais quelle requête ?? Il veut coucher avec elle, elle refuse toujours. Les autres font remarquer qu'elle fait bien sa bégueule pour quelqu'un dont c'est le métier. Elle peut faire un effort quoi ! Ils ne vont pas rester indéfiniment dans cette auberge parce qu'elle a des principes de ne pas coucher avec l'ennemi... !

 

Le lendemain, la diligence est prête. On comprend que Boule de Suif a cédé. On comprend aussi que ce sont ses compagnons de voyage qui lui ont mis la pression. Elle se sent humiliée. Le voyage reprend, les autres font leur possible pour être loin de cette femme de petite vertu. A l'heure du repas, chacun sort son pique-nique, sauf Boule de Suif qui sous le coup de ce qu'elle a dû faire a complètement oublié de prendre quelque chose à manger. Et là l'insoutenable se produit. Les dix autres mangent, personne ne lui propose quoi que ce soit, même les nonnes. Celles-ci vont même jusqu'à avoir trop à manger et à ranger leurs restes. Boule de Suif pleure, silencieuse, honteuse, humiliée, elle qui leur a offert son panier, elle qui leur a offert son corps.

 

Je laisse les derniers mots à Henri Troyat, en copiant honteusement ses lignes, en espérant que là où il est il me pardonnera : « Et, de fait, Boule de Suif domine les autres nouvelles du volume par la justesse de l'observation, l'aisance de l'écriture, la précision des images, jamais forcées, et l'humour féroce qui se dégage d'un récit en apparence linéaire. Dans la France occupée par les Prussiens, cette diligence, avec son lot de passagers peureux, infatués et égoïstes, est un symbole de la médiocrité humaine. C'est toute la nation humiliée par la défaite qui est enfermée là-dedans. » (Henri Troyat, Maupassant, chapitre 8)

 

Là où j'ai été déçue, c'est que H.Troyat cite dans sa bio des passages de Boule de Suif... que je n'ai pas retrouvé dans Boule de Suif!!! Je ne vois pas quel intérêt il aurait à inventer des dialogues, je n'ai rien lu de ce que les bourgeois et les nonnes disent vraiment à notre infortunée héroïne. Je saute peut-être attivement sur cette conclusion, mais c'est pourtant la seule que je vois : mon exemplaire sur kindle n'est pas complet! Le texte a été coupé... Si c'est le cas, c'est un scandale!!!!! Il ne me reste plus qu'à trouver l'édition papier et à comparer...

 

 31 mars 2012.

J'ai fait un petit tour du côté du rayon Maupassant cette semaine -comme toutes les semaines!- et pour une fois, il y avait autre chose que Bel-Ami en rayon. "Boule de Suif" était là. J'ai donc pris un quart d'heure pour l'ouvrir et aller aux passages qui m'intéressaient. Et ce dont je me doutais m'a été confirmé : il y a au moins cinq ou six pages qui ont disparu de la version kindle!! Et les meilleures!!!! Je n'en démords donc pas : C'EST UN SCANDALE!!!!

 

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